Le Prophète (
)
était le meilleur de tous les hommes : il était le meilleur d’entre eux
vis-à-vis de sa communauté et le meilleur d’entre eux avec ses épouses.
C’est lui qui a dit :
« Le meilleur
d’entre vous est celui qui se comporte le mieux avec ses épouses, et je
suis celui qui se comporte le mieux avec mes épouses » [At-Tirmidhi (Al-Albaani : Sahiih)].
Cette supériorité morale dans ses
relations avec ses épouses, qu’Allah soit satisfait d’elles, se
manifesta sous la forme de la plus parfaite conduite qui soit ; en
matière de bonnes manières, de gratification, de respect, de bon
traitement, d’affection, de cajoleries, de caresses, de plaisanteries,
d’équité, de miséricorde et de fidélité, entre autres vertus
indispensables pour mener une bonne vie conjugale. Le Prophète (
) était toujours de commerce agréable et affable avec ses épouses.
Son respect et sa considération pour ses
épouses atteignirent un degré inouï que ni les Arabes, ni les non
Arabes n’ont jamais connu, au point que le Prophète (
)
plaça son genou pour permettre à son épouse Safiyah, qu’Allah soit
satisfait d’elle, d’y poser les pieds pour qu’elle puisse monter son
chameau (Boukhari et Mouslim).
Cet amour, cette fidélité, cette
considération, ce respect et cette bienfaisance ne s’arrêtaient pas
lorsque l’une d’elle venait à décéder, mais elle se poursuivait même
après sa mort. Lorsqu’il égorgeait un mouton, il le découpait et en
envoyait une part aux amies de Khadîdja, qu’Allah soit satisfait d’elle
(Boukhari et Mouslim).
De tous les hommes, le Prophète (
)
était le plus longanime avec ses épouses. Il pardonnait leurs écarts de
conduite, faisait montre de compassion, supportait la jalousie des unes
envers les autres, consolait celle qui subissait une vexation de la
part de l’une de ses co-épouses, rappelait à l’ordre et exhortait cette
dernière.
Anas, qu’Allah soit satisfait de lui,
rapporta que quand Safiyah sut que Hafsah disait d’elle avec mépris
qu’elle était la fille d’un juif, elle se mit à pleurer. Le Prophète (
)
entrant chez elle et la trouvant ainsi, lui demanda la raison de ses
larmes. Elle lui répondit : « Hafsah a dit de moi que j’étais la fille
d’un juif ». Le Prophète (
) lui dit alors :
« Tu es certes la
descendante d’un prophète, ton oncle paternel est un prophète et tu es
l’épouse d’un prophète. Peut-elle donc se permettre de se vanter devant
toi ? ».
Puis, il dit à Hafsah : « Crains Allah, Ô Hafsah » [Ahmad, At-Tirmidhi et Ibn Hibbân (Al-Albaani : Sahiih)].
Le Prophète (
)
avait pour habitude d’entrer chez ses épouses avec un sourire qui
illuminait son visage, remplissant leurs cœurs et leurs appartements de
chaleur humaine et de bonheur.
L’une des facettes de la parfaite éthique du Prophète (
)
avec sa famille et ses épouses, se manifestait à travers le fait qu’il
était bienfaisant, affectueux et affable à leur égard ; il plaisantait
avec elles, leurs disait des mots tendres et les cajolait.
Il donnait à Aïcha, qu’Allah soit
satisfait d’elle, des surnoms affecteux, tels que « `Aïche » (Boukhari)
ou « Homayra’ » [An-Nassâ-i (Al-Albâni : Sahîh)].
Il l’honorait en l’appelant avec le nom
de son père et en lui disant : « Ô fille d’As-Siddîq » [Ahmad,
al-Tirmidhi et Ibn Mâdjah (Al-Albâni : Sahîh)], en guise d’amabilité, de
familiarité, d’affection à son égard, de respect et de considération
pour sa famille.
Le Prophète (
)
aidait ses épouses dans toutes leurs affaires et était à leur service.
Aïcha, qu’Allah soit satisfait d’elle, faisait le Ghosl avec lui et
utilisaient le même récipient. Il lui disait : « Laisse-moi un peu d’eau
», et elle lui disait de même (Boukhari et Mouslim).
Le Prophète (
) envoyait les filles des Ansârs à Aïcha, qu’Allah soit satisfait d’elle, pour qu’elles jouent avec elle.
Aïcha, qu’Allah soit satisfait d’elle,
évoqua cette vertu éminente du Prophète Salla (Allahou Alaihi wa Sallam)
fort soucieux de la distraire et de la réjouir, et dit : «
Je jouais à la poupée chez le Prophète () et je reçevais des amies qui venaient jouer avec moi. Quand le Prophète () entrait, elles se cachaient par timidité. Alors, il les ramenait vers moi pour qu’elles continuent à jouer avec moi » (Boukhari et Mouslim).
Le Prophète (
)
était d’un abord facile : quand Aïcha, qu’Allah soit satisfait d’elle,
avait envie d’une chose, à moins que ce soit une chose réprimandée ou
préjudiciable d’un point de vue religieux, il exauçait sa demande,
comme, entre autres, sa demande d’accomplir une `Omrah (petit
pèlerinage).
Quand elle buvait dans une tasse, il la
prenait et buvait en déposant ses lèvres à l’endroit même où elle avait
posé les siennes. Aïcha, qu’Allah soit satisfait d’elle, rapporta ce qui
suit : «
Quand je buvais quelque chose, alors que j’avais mes menstrues, puis que je le donnai à boire au Prophète ()
il buvait en posant ses lèvres là où j’avais mis les miennes. Et quand
je mangeais un os entouré de viande, alors que j’avais mes menstrues,
puis que je le donnais à manger au Prophète () il mangeait, en posant ses lèvres là où j’avais mis les miennes » (Mouslim).
Le Prophète (
)
s’appuyait sur le giron de Aïcha, qu’Allah soit satisfait de lui, même
lorsqu'elle avait ses menstrues, et récitait le Coran. (Boukhari et
Mouslim).
Quand elle avait ses menstrues, il
l’enjoignait parfois de s’envelopper d’un pagne et la caressait
(Boukhari et Mouslim). En outre, il l’embrassait quand il jeûnait
(Boukhari et Mouslim).
Un autre aspect de sa gentillesse et de son bon comportement résidait dans le fait qu’il lui permettait de se distraire.
Lorsque Aïcha, qu’Allah soit satisfait d’elle, fut interrogée au sujet des activités du Prophète (
) chez lui, elle répondit : «
Il
aidait ses épouses dans les tâches ménagères, et quand venait l’heure
de la prière, il faisait ses ablutions et sortait pour l’accomplir » (Boukhari).
Aïcha, qu’Allah soit satisfait d’elle, dit : «
Le Prophète () recousait son Qamis, réparait ses chaussures et faisait à la maison ce que les hommes ordinaires font chez eux. » [Ahmad et Ibn Hibbân (Al-Albâni : Sahîh)].
Elle rapporta également ce qui suit : «
Je sortis avec le Prophète ()
dans l’une de ses expéditions, alors que je n’étais qu’une fille qui
n’avait pas encore d’embonpoint. Il dit aux gens: ‘Avancez-vous’, ils
s’avancèrent, puis il dit: ‘Viens faire la course avec moi’. Je fis la
course avec lui et l’emportai. Puis il attendit jusqu’à ce que j’aie de
l’embonpoint. Je participai à l’un de ses voyages et il dit aux gens :
‘Avancez-vous’. Puis, il me dit : ‘Viens faire la course avec moi’. Il
gagna la course et se mit à rire en disant : ‘Une victoire contre une
victoire’ » [Ahmad et Abou Dawûd (Al-Albâni : Sahîh)].